Evaluation

Catégorie : Plan de 5 jours
Créé le jeudi 6 décembre 2012 18:15
Écrit par Administrateur

extrait du texte présenté par le Professeur Raymond Romand lors de la 9e Conférence Mondiale sur le Tabac et la Santé - octobre 1994)

Deux groupes ont été analysés, un à partir de sujets pris au hasard en France et en Belgique. Le seul critère de choix était le désir de cesser de fumer. Aucun degré de dépendance n'a été mesuré et aucune récompense financière n'était proposée aux participants. Le premier groupe contenait plusieurs centaines de sujets. Le second groupe était composé de travailleurs d'une usine électrique et d'un hôpital. Pour ce dernier groupe, les séances se tenaient pendant les heures de travail.

Procédure d'évaluation de l'abstinence

Pour le premier groupe de sujets, un questionnaire a été envoyé par la poste trois fois par an. Les réponses négatives correspondaient à la somme des personnes ayant rechuté et à ceux n'ayant pas répondu au questionnaire un an après le Plan de 5 jours. Le second groupe comportait un plus petit nombre de sujets pour chaque thérapie de groupe. L'évaluation était obtenue sur les lieux de travail où il était facile de connaître le statut des sujets.

FIGURE 1 : Niveau d'abstinence des sujets du premier groupe après 5 jours à la fin de la session de thérapie et après une année.

P5J n°1 : KORNITZER, M. (1981). "Évaluation des Plans de 5 jours en Belgique". Laboratoire d'Epidémiologie et de Médecine sociale, École de Santé publique, Université libre de Bruxelles, 59 p.

P5J n°2 : DAVY, B. (1984). "Cesser définitivement de fumer : Pourquoi ? Comment ?" Influence de différents facteurs recherchés dans un groupe de 200 personnes ayant suivi un Plan de 5 jours. Thèse Médecine, Paris Sud, 83 p.

P5J n°3 : SAGER, P. (1990). "Le sevrage tabagique par le "Plan de 5 jours" ; évaluation de quatre campagnes dans le Haut-Rhin. Thèse Médecine, Strasbourg, 135 p.

P5J n°4 : POUMAY, A. (1991). "Évaluation des Plans de 5 jours", Association pour la promotion de l'Éducation par la santé. Centre collaborateur de l'école de santé de l'Université de Liège. 29 p.

FIGURE 2 : Niveau d'abstinence des sujets du second groupe après 5 jours et après deux ans, sauf pour la session 3 où les résultats présentés correspondent à une année.

P5J n°1 : Edf-Gdf d'Issy-les-Moulineaux
P5J n°2 : Edf-Gdf d'Issy-les-Moulineaux
P5J n°3 : Hôpital Gourmelen de Quimper

La différence entre cette figure et la figure 1 peut être expliquée au moins par deux facteurs :

- premièrement, chaque fumeur du second groupe a été contacté personnellement par le médecin du Plan de 5 jours et non pas par courrier ;

- deuxièmement, le nombre limité de sujets semble être un facteur rendant plus efficace l'aide apportée par le Plan de 5 jours.

EVALUATION SCIENTIFIQUE DU PLAN DE 5 JOURS

Plus récemment l’efficacité du Plan de 5 jours a été évaluée sur une année dans 5 villes de France avec deux groupes d’environ 100 personnes, l'un ayant suivi le Plan de 5 jours et l’autre groupe servant de témoin. Le taux de monoxyde de carbone servait de critère d’arrêt du tabagisme à la fin de l’expérience. Cette étude a montré que le taux de succès au bout d’un an est équivalent à ceux des substituts nicotiniques.

CONCLUSION

Le Plan de 5 jours développe une stratégie cognitivo-comportementale qui s'adresse à toute la personnalité du fumeur qui veut s'arrêter de fumer. Il est structuré de façon à prendre en compte les trois composantes du comportement de la dépendance tabagique, c'est-à-dire l'habitude, la sensation de plaisir et les symptômes désagréables liés au sevrage. Cette étude montre que le Plan de 5 jours présente une aide effective pour l'arrêt du tabac sans l'utilisation de drogue ou d'autres adjuvants. L'abstinence dans les groupes de plus de cent personnes se situe vers 30 % pour atteindre environ 60 % pour les petits groupes suivis par la médecine du travail. Dans des conditions expérimentales plus contrôlées, le Plan de 5 jours a montré une efficacité égale à celle des substituts nicotiniques. En France, le Plan de 5 jours est la seule méthode cognitivo-comportementale utilisée pour le sevrage tabagique, qui a fait l’objet d’une étude scientifique.