L'endurance du caribou

Catégorie : L'activité physique
Créé le mercredi 5 décembre 2012 21:57
Écrit par Michel Ballais

Un marcheur tout terrain …

L’endurance du caribou

L’oiseau est fait pour voler, le poisson pour nager et l’être humain pour marcher.
Avant tout, nous sommes construits pour la marche. C’est l’exercice principal selon les spécialistes.
 

Dans le Grand Nord du continent américain vivent encore d’immenses troupeaux de caribous – cervidés de grande taille – qui effectuent sans entrave leurs longs déplacements saisonniers entre l’Alaska et le Canada.

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 Au printemps, la harde de caribous se dirige résolument vers le nord. Après avoir accompli plusieurs centaines de kilomètres, elle pénètre sur le sol relativement pauvre de la toundra, où seuls les lichens, les mousses et quelques herbacées parviennent à pousser étant donné la rigueur du climat. Pendant quelques semaines, le caribou va parcourir la toundra en tous sens, épuiser les maigres ressources du sol et commencer à infléchir sa marche en direction du sud vers la taïga (forêt boréale caractérisée par une abondance de feuillus et de conifères de petite taille). Après avoir traversé la taïga, le caribou continue sa marche vers le sud, à travers les forêts de conifères, en suivant un itinéraire régulier d’une année à l’autre. En certains lieux, les rochers sont usés sur une épaisseur de 30 à 60 centimètres par les innombrables passages de milliers de cervidés accomplissant leur migration annuelle.

En automne, la migration vers le sud se poursuit. Mâles et femelles se courtisent. C’est la période du rut et de la copulation, qui amèneront de nombreuses naissances au sein de la harde dès le printemps suivant. Pendant l’hiver, le caribou ralentit sa marche. Il tourne en rond sur un vaste territoire jusqu’au printemps, moment où il entreprend le voyage de retour vers les territoires du nord…

Il en sera ainsi pour le caribou tout au long de son existence. Inlassablement, il gravira les montagnes et les collines, parcourra les forêts et les vallées, traversera à la nage les lacs et les rivières…

Vie en plein air et marche sont les éléments de base qui apportent santé et robustesse au caribou. Vie en plein air et marche qui font aussi de lui le plus résistant des cervidés, celui qui vit le plus longtemps parmi ses proches parents vivant à l’état sauvage.

En irait-il de même pour les êtres humains ?

 


UNE VIE MEILLEURE

Selon diverses enquêtes réalisées aux Etats-Unis, ceux qui s’adonnent à des exercices en plein air ont une espérance de vie plus longue que ceux qui ne font pas d’exercice. « Même une légère augmentation de l’activité physique permet de vivre plus longtemps, écrit le Dr Daniel Castro. L’exercice physique entrepris régulièrement prolonge la vie ».

Vie plus longue … mais aussi vie qualitativement meilleure ! Car l’important n’est pas d’ajouter des années à la vie, mais d’ajouter de la vie aux années (Dr Alexis Carrel).

Testé médicalement, l’exercice physique régulier présente d’incontestables avantages au niveau du fonctionnement psychophysiologique de l’organisme.

  1. Il améliore la circulation sanguine, stimule les fonctions cardiaques et permet d’éviter la précocité des maladies cardio-vasculaires.

  2. Il accroît la résistance à la maladie et réduit la sensation de fatigue.

  3. Il augmente la capacité respiratoire, apporte davantage d’oxygène et optimise sa répartition au plan organique.

  4. Il calme les nerfs, pondère les émotions, diminue les effets du stress, combat efficacement l’insomnie et la dépression, stimule les facultés intellectuelles, affermit la volonté et la confiance en soi. Il réduit le besoin et facilite l’abandon des euphorisants quand ils sont devenus une addiction dangereuse pour la santé (alcool, café, tabac, cannabis, cocaïne, amphétamines et stupéfiants).

  5. Il fortifie les muscles, les os et les ligaments, favorise l’équilibre et la souplesse, embellit le teint et la silhouette.

  6. Il stimule le fonctionnement hormonal, facilite la digestion et l’assimilation des éléments nutritifs.

  7. Il augmente la production d’endorphines au niveau du cerveau (endorphines : hormones apportant détente, sensation de bien-être et élevant le seuil de la douleur)

Connaître intellectuellement les bienfaits de l’exercice ne suffit pas. Il faut passer à l’action, saisir toutes les occasions qui se présentent : ne pas utiliser systématiquement l’ascenseur ou la voiture mais monter les escaliers, se déplacer à pied ou à bicyclette. Faire du travail manuel, jardiner, bricoler, courir, nager, etc.

En même temps, il faut établir un programme d’activité physique simple et agréable, adapté aux possibilités, aux goûts de chacun en se souvenant que l’exercice régulier est une chose sérieuse et qu’il ne faut pas s’y engager sans précaution. Sans s’être informé précisément sur les répercussions que peut avoir sur l’état de santé la pratique de telle ou telle activité physique ou sportive.

Sans avoir consulté un médecin spécialiste, si nécessaire.

En ne perdant pas de vue non plus le principe de base concernant tout ce qui touche à la santé : modération et persévérance dans ce qui est essentiel.

 


LA MARCHE AU QUOTIDIEN

L’oiseau est fait pour voler, le poisson pour nager et l’être humain… pour marcher. Avant tout, « nous sommes construits pour la marche, écrit le Dr Poucel, c’est l’exercice principal… ». Sauf handicap particulier, la pratique quotidienne de la marche tonique (5 à 6 km/heure) en plein air (oxygénation abondante) pendant 30 à 60 minutes constitue le moyen le plus adéquat, le plus agréable pour se maintenir en bonne forme physique et améliorer son état de santé (Dr J.P. de Mondenard).

En la matière, le « must » serait d’y ajouter, de temps en temps, une journée ou deux de randonnée pédestre tout terrain, histoire de savourer pleinement les bienfaits de la vie en plein air…

Un peu à la manière du caribou.

Michel BALLAIS