Automne 2011

Catégorie : Année 2011
Créé le jeudi 20 octobre 2011 14:58
Écrit par Administrateur

Automne

Quelle liberté a la feuille d'arbre

détachée de la branche ?

 
 

L'une est jaune paille, elle a chuté dans l'herbe. Même si une bourrasque parvient à la soulever et l'emporter, elle n'ira guère plus loin que la haie de troènes limitant le pré.

Une autre nourrit quelque espoir. C'est une feuille d'érable frangée d'or avec des vestiges de vert et des marbrures vermillon.

Sa chance ? Avoir échoué à la surface d'une eau qui l'emmène avec elle : un long fleuve.

Elle vogue vers le grand large. Pourquoi pas ? Se donner un avenir soutient le désir de vivre.

 Tandis que j'échafaude le destin improbable de ces minuscules radeaux bruns, jaunes ou grenat qui vont se multipliant au gré du vent, je pense en parallèle au voyage du sang dans nos veines. Hum, je n'aimerais guère qu'il charrie des corps étrangers …

Imperturbable, le fleuve suit son cours, ça coule de source pourrait-on dire. Image de la vie elle-même dans sa libre expression.

Que j'imagine en même temps la circulation sanguine, ce processus autonome et ininterrompu qui nous fait vivre, l'étonnement me gagne ; tout est si parfaitement réglé.

 

On le sait, certaines habitudes préjudiciables

(Alimentation déséquilibrée, manque de sommeil,

conduites addictives – tabac, alcool …) agissent

comme des déchets s'accumulant dans un fleuve.

Notre fleuve interne, qui fonctionne en circuit fermé.

 

Un fréquent déni de réalité, qu'il est de bon ton, dans certain milieu, d'afficher ouvertement, veut faire croire au plus grand nombre que les mesures récentes, en matière de santé publique, interdisent TOUT, que le plaisir de vie en est altéré, voir menacé. La préservation de la santé serait-elle en contradiction avec le bien-être, le plaisir de se rencontrer, de vivre ensemble ? Et quelle liberté à celle ou celui qui émiette son capital santé jour après jour, par attachement à ses habitudes allant à l'encontre du bien que tous souhaitent conserver. Il suffit d'écouter les propos que nous échangeons avec autrui : autour d'un verre : " à ta santé ! "; " à la votre ! "; et aux premiers jours de janvier : " ... et surtout, une bonne santé ! ". Sans parler de notre attachement à la Sécurité Sociale et aux Mutuelles qui permettent de prendre soin, justement, de sa santé.